Les CEOs belges nommés toujours plus jeunes et souvent avec des débuts de carrière dans un autre secteur d’activité

Des résultats pour 2019 déjà mis en perspective avec une analyse des nominations post-coronavirus

Le cabinet Heidrick & Struggles, spécialisé en Executive Search et Leadership Consulting, publie la 10ième édition de son baromètre CEO ‘Route to the Top’. C’est la deuxième fois que la Belgique est représentée dans le rapport, aux côtés de 19 autres pays tels que la France, l’Allemagne ou même le Brésil et la Chine. Certaines tendances observées l’an dernier semblent d’ores et déjà se confirmer dans notre pays. C’est notamment le cas du jeune âge auquel les leaders du Bel 20 ont été nommés CEO pour la première fois (48% avant 45 ans). Avec un mandat d’environ 10 ans, ils sont aussi les CEOs qui restent le plus longtemps en fonction. Par ailleurs, la Belgique enregistre également un pourcentage particulièrement élevé lorsqu’on observe les secteurs d’activité : un tiers d’entre eux viennent à l’origine d’un autre secteur. Des expériences bienvenues puisqu’elles sont souvent riches de nouvelles idées.

Outre ce cap des 10 éditions, le rapport de cette année est également un peu particulier puisqu’il inclut non seulement le profil de 965 CEOs exerçant en 2019 mais aussi 30 CEOs qui ont pris la tête d’une entreprise depuis le début de la crise du coronavirus. L’idée de cet exercice étant déjà de voir si un revirement soudain semble se dessiner entre 2019 et 2020.

Les CEOs belges : nommés jeunes et fidèles à leur poste pendant de longues années

48% des leaders actuels du Bel 20 ont été nommés CEO avant leurs 45 ans, soit un bond de 10% comparé au rapport de 2019. La Belgique dépasse ainsi la Norvège, qui s’était classée première l’an dernier avec 44% (un pourcentage qui retombe à 36% cette année). Il s’agit là d’un chiffre d’autant plus significatif que sur ce critère, le pourcentage global atteint à peine 22%.

Si l’aventure en tant que CEO commence tôt dans notre pays, il est également intéressant de constater que les CEOs belges n’en profitent pas pour passer rapidement d’une entreprise à une autre. Au contraire, ils restent fidèles à leur poste pendant de longues années. En moyenne, les dirigeants du Bel 20 exercent leur fonction pendant près de 10 ans (9,9 ans pour être précis). A titre de comparaison, ce nombre n’est que de 6,2 années au niveau global et ne s’élève même qu’à 3,9 en Suède.

Une expérience qui profite aussi à d’autres secteurs

Par contre, quand les actuels CEOs belges quittent leur précédent poste, ils le font souvent pour rejoindre un autre secteur. En effet, 33% des leaders du Bel 20 exerçaient auparavant une fonction dans un autre secteur d’activité. Notre pays se classe ainsi tout en haut du classement, ex-aequo avec le Portugal et loin devant la moyenne de 17%.

Marie-Hélène De Coster, Partner-in-Charge d’Heidrick & Struggles Bruxelles, précise : « Ce genre de profils est un réel atout pour nos entreprises. Les CEOs qui ont déjà dû faire face à certains défis dans leur précédent secteur d’activité peuvent faire profiter le secteur qu’ils rejoignent de leur expérience et des solutions qui y avaient été mises en œuvre pour résoudre les problèmes ».

Le coronavirus va-t-il annihiler tous les efforts réalisés en termes de diversité ?

Si ces tendances illustrent l’année 2019, il est légitime de se demander si elles ne seront pas totalement chamboulées par la crise du coronavirus. Pour répondre à cette question, cette 10e édition de ‘Route to the Top’ se penche, exceptionnellement, sur le profil de CEOs nommés cette année. Le baromètre inclut ainsi les 30 CEOs nommés entre mars et juin 2020 dans les pays analysés. En Belgique, aucune nomination n’a été effectuée.

Ce qui frappe d’emblée, ce sont les chiffres relatifs à la diversité, critère pour lequel il semble y avoir une certaine régression. Par exemple, la récente tendance à la hausse des nominations de femmes aux postes de CEO, qui atteignait 9% après octobre 2019, est retombée à 3% depuis l’annonce de la pandémie.

Marie-Hélène De Coster explique : « En observant les chiffres post-coronavirus, il est clair que la priorité des entreprises a été de limiter toute prise de risque. On remarque ainsi que l’expérience C-Suite réapparait comme une priorité et que les profils externes expérimentés sont préférés à des candidats internes. Etant donné que moins de femmes répondent actuellement à ces exigences, cela se ressent aussi malheureusement dans la parité hommes-femmes, ainsi que dans toute une série d’autres critères ».

Cela signifie-t-il que le management a abandonné toute réflexion sur le sujet de la diversité, au sens large du terme ? Ce n’est en tout cas pas l’avis des 10 CEOs interrogés dans le rapport, dont font d’ailleurs partie deux Belges : Guillaume Boutin (Proximus) et Jean-Christophe Tellier (UCB).

Pour Guillaume Boutin, l’expérience d’un CEO et ses décisions en matière de durabilité seront de plus en plus prises en compte lors de l’évaluation de leurs performances : « Si dans deux ou trois ans, toute ma proposition de valeurs n'est pas responsable d’un point de vue écologique, durable ou sociétal, je risque d’avoir de gros ennuis en tant que CEO. Je serai déconsidéré par les gens qui achèteront demain nos services. On voit bien à quel point les enfants sont aujourd'hui éduqués, sensibilisés à ces choses-là. Ce mouvement viendra des plus jeunes et se propagera extrêmement rapidement à l'ensemble de notre société ».

Quant à Jean-Christophe Tellier, il s’est exprimé sur la représentation ethnique : « Le mouvement Black Lives Matter devrait avoir un énorme impact sur les entreprises pharmaceutiques, car vous devez vous assurer que la communauté noire est représentée non seulement au niveau du management, mais aussi dans les essais cliniques. Le récent manque de représentation ethnique a été motivé par des considérations financières : les avantages en termes de coût et de rapidité des bases d'Europe de l'Est sont considérables. Il s'agit donc de revenir à l'objectif de l'entreprise au-delà du résultat financier ».

 

L’avenir nous dira si les tendances observées durant la crise du coronavirus représenteront un changement à long terme ou si elles reflètent plutôt une lutte des entreprises pour survivre dans un environnement mondial particulièrement difficile et compétitif.

 

Vous trouverez l’ensemble du rapport ‘Route to the Top’ 2020 ainsi que les résultats pour la Belgique ci-dessous.

Route to the Top 2020

PDF - 6.7 Mb

Snapshot Belgique

PDF - 324 Kb

Ariane Goossens

Whyte Corporate Affairs

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À propos de Heidrick & Struggles

Heidrick & Struggles (Nasdaq : HSII) est l’un des acteurs majeurs en Executive Search et Leadership Consulting de haut niveau. Le cabinet se concentre principalement sur les problématiques de leadership au niveau des comités exécutifs et conseils d’administration. Heidrick & Struggles offre des solutions diversifiées et sur mesure en matière d’Executive Search, d'évaluation et de développement du leadership, d'efficacité organisationnelle et d'équipe. Aujourd'hui, les experts en leadership d’Heidrick & Struggles opèrent à partir des principaux centres d'affaires en Amérique du Nord, en Amérique latine, en Europe et en Asie Pacifique.

Présente en Belgique depuis 1971, Heidrick & Struggles est une entreprise internationale à l’ancrage local fort. Elle bénéficie donc à la fois d’une connaissance approfondie des marchés locaux combinée à une base de données globale exceptionnelle et à des outils et méthodologies éprouvés, harmonisés à travers le monde entier.

Aujourd’hui plus que jamais auparavant, il est essentiel pour les entreprises d'évaluer, de sélectionner, d’accueillir, de former et de développer des leaders qui seront à même de baliser un environnement dynamique et particulièrement imprévisible. Ces leaders doivent également animer des équipes, qui constituent les rouages de base des organisations et les catalyseurs nécessaires à toute transformation. Les organisations elles-mêmes doivent se remettre en question au niveau structurel ainsi qu’au niveau de leurs valeurs fondamentales. La vocation d’Heidrick & Struggles est de conseiller ses clients, dans une approche sur mesure, et de mettre en œuvre les outils les plus pertinents pour les accompagner vers des solutions qui accélèrent la performance.

Le bureau Heidrick & Struggles Bruxelles compte aujourd’hui treize collaborateurs dont six consultants : Emma Burrows, Marie-Hélène De Coster, Sylvain Dhenin, Fabrice Lebecq, Thierry Lindenau et François-Xavier Ragot 

Pour de plus amples informations sur Heidrick & Struggles, veuillez visiter www.heidrick.com